Un article qui me tient à cœur aussi, ma situation familiale actuel (décès de mon grand père la semaine dernière) fait que je pense que c’est le bon moment pour l’écrire.

J’aimerais d’abord préciser que même si j’écris cette article en ayant lu de nombreux autres article écrit par des autiste ou des personnes connaissant des articles, je ne suis pas psychologue et je ne parle pas à la place des autres, j’essaye juste d’analyser mes pensées en prenant en compte aussi les écrits d’autres auteurs.
J’ai lu et entendu plus d’une fois que les Autistes (asperger et autres) ne ressentaient pas d’empathie, et moi même avant d’avoir le diagnostic on m’a dit plusieurs fois, en situation professionnelle que je devais travailler l’empathie, mot que je ne connaissais même pas avant 2013… C’est toujours un mot que j’entends souvent et pourtant j’ai toujours un peu de mal à en saisir le sens, si c’est se mettre à la place des autres, c’est quelque-chose que j’essaye de faire depuis maintenant 21 ans (eh oui, je me souviens encore de l’année, puisque j’étais à une conférence en 6eme et que j’ai eu ce flash « il faut que je comprenne ce que ressente l’autre »). De plus, même plus jeune, j’avais déjà été diagnostiqué « hypersensible » par un psychiatre, et de l’autre coté d’autres me disait insensible à tout… Pourtant, je faisais déjà tout petit des cauchemars quand je ressentais de la souffrance chez les autres humains, voire même chez les animaux, j’avais du mal à me concentrer sur autre chose. Cela ne vient pas du fait qu’on ne sait pas comment se comporter ?

Pour situer le contexte et pourquoi je mélange ces 2 termes : empathie et mort, car j’ai lu que souvent on dit que les Aspergers vont mal se comporter pendant les enterrements, rire ou s’en désintéresser complètement, surtout quand ils sont enfant. J’ai du mal à juger, le premier enterrement auquel j’ai participé était celui de ma grand mère à 18 ans, et j’avais déjà essayé d’intégrer un peu mieux les « codes sociaux », je n’ai pas pleurer mais j’essayais plutôt d’aider ma famille en détresse, presque comme si j’étais quelqu’un d’extérieur (donc j’évitais de rire bien sur…). La mort de mon grand père la semaine passé m’a permis de mieux comprendre comment je réfléchissais, et m’a permis de faire un parallèle avec les autres autistes. Même si j’étais triste à ce moment, j’avais des difficultés à comprendre les rites associés à la mort : pourquoi jeter une rose (surement pleine de pesticide) dans la tombe ? Sa mémoire et ce que cette personne à réaliser durant sa vie est plus importante que ces rites… Je me souviens d’une conférence de Josef Schovanec qui disais avoir vu un enfant rire durant l’enterrement de son père mort d’un arrêt cardiaque, et pourtant cet enfant est devenu plus tard cardiologue, si il ne ressentait rien, il aurait surement suivi une autre voie.
Plus je lis des écrits de personnes autistes asperger, plus je me rend compte qu’on ressent tous les choses, que cela nous touche beaucoup mais qu’on va avoir des difficultés à les exprimer, et qu’on les exprimera très difficilement, si on essaye de faire illusion, ce sera une source très importante de stress, si on reste « naturel » on paraitra inhumain, extraterrestre (j’ai très souvent l’impression d’être un extraterrestre, pas seulement dans ces situations ci).
Se mettre à la place des autres cela semble compliqué quand on réfléchi différemment : dire à un professeur que son cours n’est pas bon pourrait paraitre difficile à entendre, et pourtant de la part d’une personne autiste, c’est juste ce qu’il pense, ce n’est pas pour offenser.

J’en viens pour le moment à la conclusion qu’un autiste ressent les choses, parfois de manière très forte, mais ne va pas les exprimer de façon « correcte » pour la société, et même si on peut apprendre comment se comporter dans certains situations, nous allons toujours penser de manière différente.

 

NB : l’article a été ecrit il y a maintenant plus d’une semaine, mais j’ai eu besoin d’un peu de temps pour me relire.

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